Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/71

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aussi insoutenable que celle-ci : « Que le trône n’est légalement occupé que par élection ; » aucuns des actes passés par les princes qui ont régné avant cette époque imaginaire d’une élection, ne peuvent être valides. Veulent-ils, ces théoristes, imiter quelques-uns de leurs prédécesseurs, qui arrachèrent les corps de nos anciens souverains au repos de leurs tombes ? Leur projet est-il de condamner et de frapper de nullité tous les souverains qui ont régné avant la révolution, et conséquemment de déshonorer et de souiller le trône d’Angleterre par la tache infâme d’une usurpation continuelle ? Leur projet est-il de rendre caducs, d’annuler ou de remettre en question de nouveau, tout ensemble avec tous les titres de tous nos rois, ce grand corps de nos statuts qui ont été passés en force de loi sous les règnes successifs de ceux qu’ils regardent comme des usurpateurs ? De rendre nulles des lois d’une valeur inappréciable pour notre liberté ; d’une valeur aussi grande au moins qu’aucune de celles qui ont été passées dans la révolution ou depuis cette époque ? Si les rois, qui ne devaient pas leur couronne au choix de leurs peuples, n’avaient pas de titre pour faire des lois, que deviendra notre statut de Tallagio non concedendo[1] ? Celui de petition of Right[2], ou l’acte de habeas corpus[3] ? Ces nouveaux docteurs des droits de l’homme prétendent-ils assurer que

  1. Loi d’Edouard.
  2. De Charles Ier.
  3. De Charles II.