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Jacques II, qui fut roi comme étant le plus proche par le sang, conformément aux règles d’une succession qui n’était pas réglée alors comme elle l’a été depuis, ne fut pas dans le fait et dans la réalité très-légitimement roi d’Angleterre, avant qu’il eût fait aucun de ces actes qui ont été justement regardés comme une abdication de sa couronne ? S’il ne l’avait pas été, combien de troubles qui ont eu lieu à cette époque dans le parlement, auraient été évités ? Mais Jacques était un mauvais roi, revêtu d’un bon titre, et non pas un usurpateur. Les princes qui succédèrent en vertu de l’acte du parlement qui plaça la couronne sur la tête de l’électrice Sophie et de ses descendans furent roi, ainsi que lui, par le droit d’héritage. Jacques fut roi suivant la loi, comme cela fut confirmé à son avénement à la couronne ; et les princes de la maison de Brunswick furent appelés au trône, non par élection, mais par la loi, comme cela a été confirmé aux différens avénemens des princes protestans qui y sont parvenus successivement, comme je me flatte de l’avoir assez suffisamment démontré.

La loi par laquelle cette famille royale est specialement appelée à la succession, est l’acte de la douzième et de la treizième années du règne du roi Guillaume. Nous sommes liés par les expressions de cet acte : « Nous et nos héritiers et notre postérité, envers eux, leurs héritiers et leur postérité , » tant qu’ils seront protestans, indéfiniment, dans les mêmes mots que ceux qui, dans la déclaration de droits , nous liaient aux héritiers de Guillaume et de Marie. Par là on a rendu