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inviolables à la fois, et l’hérédité de la couronne et l’hérédité de la fidélité. Eh ! quel autre motif, si ce n’eût été celui de déterminer, conformément à l’esprit politique de notre constitution, une méthode qui fixât ce genre de succession, particulièrement destiné à exclure à jamais l’idée d’un choix du peuple, aurait fait dédaigner au Parlement les choix brillans et nombreux qu’il pouvait faire dans son propre pays, et chercher dans une terre étrangère une princesse d’où devait sortir la race de nos rois, et à laquelle ils devraient le droit de gouverner des millions d’hommes pendant une longue suite de siècles ? La princesse Sophie a été déclarée, dans l’acte de la 12.e et de la 13.e années du roi Guillaume, la souche et la tige d’où dériverait l’ordre de l’hérédité pour nos Rois ; et ce n’était pas pour ses mérites personnels dans l’administration d’un pouvoir qu’elle n’aurait pas pu exercer, et que, dans le fait, elle n’a jamais exercé.

Elle a été adoptée par une raison et par une seule raison ; parce que, dit l’acte, « la très-excellente princesse Sophie, électrice et duchesse douairière d’Hanovre, est fille de la très-excellente princesse Elisabeth, de son vivant reine de Bohême, laquelle était fille de feu notre souverain et seigneur roi Jacques Ier, d’heureuse mémoire, et est, par cette raison, déclarée la plus proche en ordre de succession dans la ligne protestante, etc.; et la couronne passera à ses héritiers protestans. » Le Parlement a non-seulement déterminé que la ligne future de nos Rois dériverait de la princesse Sophie, (ce qu’il a regardé