Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme un point très-important), mais de plus, remarquez quel soin il a eu de remonter par elle à l’ancienne souche de l’héritage, dans la personne du roi Jacques Ier, afin que la monarchie pût conserver dans tous les âges une unité sans interruption, et être maintenue (d’accord avec notre religion) dans cette antique manière de descendance, dans laquelle, si nos libertés avaient une fois couru quelques dangers, elles avaient du moins été souvent préservées au milieu des orages et des troubles suscités à l’occasion de différentes prérogatives et de différens priviléges. Le Parlement fit bien. L’expérience ne nous a point appris que dans aucune autre forme, ou dans aucune autre méthode que celle d’une succession ’’héréditaire’’ à la couronne, nos libertés eussent pu être perpétuées, et conservées comme notre ’’droit héréditaire’’. Une crise irrégulière et convulsivement être nécessaire pour chasser une maladie irrégulière et convulsive ; mais l’ordre de succession est l’état habituel de santé de la constitution anglaise. Croit-on que le Parlement, lorsqu’il fixa la couronne dans la branche hanovrienne, qui, par les femmes, dérivait de Jacques Ier, n’eût pas aperçu les inconvéniens qui pouvaient résulter du danger d’avoir deux, trois étrangers, et peut-être plus, appelés au trône de la Grande-Bretagne ? Non, il sentait tous les maux qui pouvaient en résulter, et il faisait peut-être plus que de les sentir. Mais on ne peut pas donner une preuve plus forte de la conviction pleine où était la Grande-Bretagne, que les principes de la révolution ne l’autorisaient pas à élire des