Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/76

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comme des matières premières provenant de notre sol, quoiqu’elles y soient totalement étrangères ; afin de les faire revenir ensuite en fraude dans leur propre patrie, fabriquées selon la nouvelle mode de perfectionner la liberté à la parisienne.

Le peuple Anglais ne singera pas des modes dont il n’a jamais essayé ; et il ne retournera pas à celles qu’il a trouvées malheureuses à l’épreuve. Il regarde l’hérédité légale de la succession au trône, comme un des droits de la nation, et non pas comme un de ses griefs ; comme un avantage, et non pas comme un désavantage ; comme un soutien de sa liberté, et non pas comme un moyen de servitude. Il regarde l’ensemble de son gouvernement, tel qu’il est, comme d’une valeur inestimable ; et il est persuadé que la succession paisible à la couronne est un des gages de la stabilité et de la perpétuité de toutes les parties de notre constitution.

Avant de passer à un autre article, je vous demanderai la permission de m’arrêter à un des misérables artifices que les fauteurs de la doctrine de l’élection à la couronne sont toujours prêts à employer pour répandre de la défaveur sur ceux qui soutiennent les vrais principes de notre constitution. Dès que vous soutenez la cause de l’hérédité de la couronne, ces sophistes supposent aussitôt et des causes et des intérêts particuliers, en faveur desquels ils prétendent que l’on agit. Rien de plus commua que de les voir traiter leurs disputes comme s’ils les soutenaient contre quelques-uns de ces fanatiques d’esclavage, tombés