Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/77

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jourd’hui dans le mépris, qui soutenaient autrefois que la couronne était de droit divin, héréditaire et inviolable, chose que pas une créature ne voudrait soutenir aujourd’hui. Ces anciens fanatiques d’un seul pouvoir arbitraire dogmatisaient comme si la royauté héréditaire était le seul gouvernement légal qu’il y eût au monde, exactement de même que les fanatiques modernes du pouvoir arbitraire du peuple soutiennent que l’élection du peuple est le seul moyen de conférer une autorité légitime. Ces vieux enthousiastes de la prérogative royale étaient fous et peut-être impies dans leur doctrine, comme si la monarchie avait reçu plus particulièrement qu’aucune espèce de gouvernement la sanction divine ; et comme si le droit de gouverner par héritage était à la rigueur irrévocable dans chaque personne et dans toutes les circonstances ! Irrévocabilité qui n’est dans l’essence d’aucun droit civil on politique. Mais une opinion absurde sur le droit héréditaire du roi à la couronne, ne peut pas porter préjudice à celle qui est raisonnable et fondée sur des principes solides de législation et de politique. Si tous les gens de loi et tous les théologiens corrompaient par leurs absurdes systèmes tous les sujets qu’ils traitent, il ne resterait plus ni loi ni religion dans ce monde. Mais les systèmes absurdes que l’on peut établir sur une question, ne justifient pas ceux qui leur sont contraires dans l’extrémité opposée, et n’autorisent personne à controuver des faits, ni à publier des maximes dangereuses.

La seconde prétention de la Société de la Révolu-