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Page:Régnier - 1914-1916, poésies, 1918.djvu/63

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1915


Rien n’a changé. Le vieux père
Fume sa pipe, bourru.
On sait bien que c’est la guerre,
Mais le fils est revenu ;

Et la maman tendre et grave,
De retour à la maison
Après avoir été brave,
Regarde son grand garçon.

Il fume aussi. Sa main maigre
Tient la pipe de deux sous
Dont le fourneau est un nègre
Avec des yeux ronds et fous ;