Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/129

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huit heures que nous passerons au Péra-Palace.

J’ai une grande chambre dont les fenêtres donnent sur un terrain montueux, planté de maigres cyprès poussiéreux. Cela s’appelle, je crois, le Kutchuk Mezaristan. Des chiens jaunes y errent par troupes ou y dorment couchés. Péra n’a rien de séduisant. Vilaines maisons, rues populeuses, magasins médiocres, foule cosmopolite sans caractère. Visite à l’Ambassade de France. L’Ambassade va bientôt se transporter à Thérapia où le yacht ira aussi s’embosser, car l’été est chaud dans Péra et Stamboul et l’on va chercher la fraîcheur sur le haut Bosphore. J’ai mal dormi. Des chiens ont hurlé. À intervalles réguliers résonnait sur le pavé le bâton du veilleur de nuit. Le lendemain, courses dans Péra. J’ai fait de la monnaie chez un changeur installé dans une échoppe au coin d’une rue. Il éprouvait les pièces que je lui tendais en les frappant d’un petit marteau. Je l’ai quitté, pourvu de medjidiés, de piastres et de metalliks.




C’est par le pont de Galata que nous avons pénétré pour la première fois dans Stamboul, le droit de péage acquitté. Sur le tablier de