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Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/134

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aux fenêtres, ils laissent à travers leurs treillages passer les pigeons dont le vol étouffé bat l’air de la vaste nef silencieuse et frôle les godets de verre que suspendent en couronne à la voûte des lustres circulaires. Quand nous pénétrons dans l’antique sanctuaire devenu mosquée, il est presque désert. Çà et là quelques croyants accroupis ou prosternés, indifférents au frottement de nos babouches sur les dalles, de nos babouches qui, trop grandes, nous obligent à traîner les pieds. Nous sommes restés longtemps à errer dans l’immense édifice dont le détail infini se confond en une impression de majesté grandiose que l’on n’éprouve pas, malgré sa dimension respectable, dans la mosquée voisine, celle de Sultan Ahmed qui dresse dans le ciel ses six minarets et vêt ses murs intérieurs de belles faïences aux vives couleurs fleuries.




Qu’elle est poussiéreuse et triste cette vaste place de l’At-Meïdan qui fut l’Hippodrome de Byzance et qu’on s’y attarderait peu sous le rude soleil si, de trois excavations, n’y surgissaient l’Obélisque de Théodose, la Colonne Serpentine et la Pyramide Murée ! De ces trois vestiges de l’antique cité byzantine le plus