Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/181

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Octogonal, puissant, marmoréen, le turbé de Mohammed Ier se dresse sous sa coupole arrondie et abrite le sarcophage revêtu de plaques de faïence où repose le descendant d’Othman. De nombreux fidèles sont là en prière, mais qui ne témoignent devant notre curiosité respectueuse aucune hostilité. Au contraire, l’iman vient à nous et nous fait voir quelques beaux Corans. Au dehors de frénétiques vols d’hirondelles tracent dans le ciel pur des arabesques coraniques. Dans l’herbe une petite fille est assise. Deux longues nattes descendent sur sa poitrine et elle joue avec un levraut apprivoisé, attaché au bout d’une ficelle.




Nous sommes revenus de nouveau à la Mosquée Verte. Le paon imaginaire s’était envolé, mais sa présence demeurait dans le vert azuré des faïences où se mêlent sous l’émail des traces d’or qui y dessinent tantôt des lignes entrecroisées, tantôt une fleur.




La Mouradié s’annonce par de très hauts cyprès qui entourent une fontaine d’eau vive. À côté de cette onde vivante s’ouvre l’enceinte