Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/214

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arriver à une sorte de galerie au plafond incrusté de nacre, d’un goût plus oriental. Le parquet est en bois précieux, mais en sortant de la maison nous retrouvons avec plaisir le sol sablé d’un étroit jardin, tout odorant de jasmin, un jardin secret et mélancolique où dort entre ses margelles un bassin d’eau limpide.

La servante nous a ramenés dans la grande cour. Le vieillard à barbe blanche est toujours étendu sur son divan, mais il a chaussé de grosses bésicles, tient un livre à la main et semble fort absorbé dans sa lecture. Cependant l’un de nous a remis à la servante qui nous a accompagnés la gratification d’usage. À peine l’a-t-elle eue dans la main que, sans plus s’occuper de nous, elle a couru la montrer au vieillard à barbe blanche. Il s’est soulevé de ses coussins et il a examiné avec attention la pièce. Il l’a frappée du bout de l’ongle, sans doute pour s’assurer qu’elle était de bon aloi, puis il l’a rendue à la servante rassurée et s’est replongé dans sa lecture…




La voiture nous a menés hors Damas, à un point d’où la vue s’étend sur la ville et la fertile campagne qui l’entoure… Damas est