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quatre cent mille francs et il ne restait plus une bouteille ! »




C’est par mer qu’il faut arriver à Naples pour qu’elle vous offre dans un seul regard le spectacle de sa beauté, pour qu’on la découvre tout entière en sa gloire entre les versants de son Vésuve et les pentes de son Pausilippe, allongée sur son rivage et étagée sur ses collines dans la lumière où elle semble être sous le regard des dieux. Ce n’est pas ainsi que je l’ai vue pour la première fois, quand j’y arrivai en venant de Rome où j’avais goûté les nobles charmes du printemps romain. Le printemps napolitain me montra une figure revêche. Du ciel tiède et gris tombaient de furieuses averses. L’eau ruisselait sur les larges dalles des rues que la pluie d’ailleurs n’avait pas dépeuplées et où se pressait une foule sans pittoresque. Que cette Naples pluvieuse ressemblait donc peu à la Naples éclatante et romantique que j’avais imaginée ! Heureusement qu’un beau soleil vint bientôt dissiper cette fâcheuse intempérie et je garde bon souvenir de ce premier séjour napolitain, souvenir que je suis prêt à enrichir de nouvelles impressions. Demain je saluerai le