façades de palais. À droite le Monte Pellegrino domine la ville dont nous avons fait une rapide visite. Palerme a pour centre son carrefour les Quattro Canti où se croisent les deux grandes voies qui le traversent et que décorent aux quatre coins des motifs architecturaux et des statues, de ces statues à l’italienne qui sont toutes, gestes éloquents et draperies volantes. Cela va bien avec l’animation et le mouvement de ce carrefour, mais la foule palermitaine n’est pas la foule napolitaine. Le Sicilien n’a pas la loquacité du Napolitain. Où deux passants à Naples s’aborderaient avec véhémence, à Palerme ils se contentent de se reconnaître par un signe de la main ou même par une simple moue des lèvres ou par un simple clignement des paupières. Néanmoins, malgré cette réserve qui donne à la rue de Palerme un certain aspect de bonne tenue, nous gagnons avec plaisir la cathédrale, l’Assunta. Les tombeaux des rois abritent sous leur baldaquins les magnifiques sarcophages de porphyre où reposent les cendres royales. Le lieu a de la grandeur, mais il nous faut aller voir les curieux dômes orientaux de l’antique église normande San Giovanni degli Eremiti et son charmant cloître, entrer un instant à la Martorana, et au Palais Royal, monter à la Chapelle Palatine.
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