Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/92

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ont escortés de leur troupe mouvante que semble animer l’éternelle et mobile jeunesse de la mer. Je les ai regardés longtemps s’ébattre autour de nous joyeusement et naïvement, luttant de vitesse comme des champions de fête nautique, meute marine du vieux Neptune, messagers infatigables de l’antique Poséidon.




Cette petite ville tranquille qui aligne ses maisons le long de la mer, ce port aux eaux calmes où s’allonge un môle protecteur, ces quelques cyprès dont les sombres quenouilles n’évoquent guère celle qu’Hercule filait aux pieds d’Omphale, ce pope aux longs cheveux qui nous salue en passant, cette cloche qui tinte dans un crépuscule doré, c’est Katakolo d’où nous irons demain à Olympie, saluer l’Hermès de Praxitèle et la Victoire de Pœonios aux ailes brisées…




Le train roule à travers une chaude campagne bien cultivée. Ces champs, ces arbres, ces collines, c’est l’ancienne Elide. Le paysage n’a rien de remarquable, mais les noms ont une vertu. L’imagination s’en empare, ils