dans son enveloppe poilue, n’était que sommeil et paresse. Un fin bout de langue passait entre ses babines et tout son gentil masque camus grimaçait d’indifférence et de bien-être. Il avait quelque chose de si enfantin qu’il en était touchant et pourtant je sais qu’il est égoïste, ingrat, profiteur. Il a beaucoup de l’homme en lui.
Ce soir dans ma cabine, pour la première fois, j’ai fait tourner le ventilateur et je me suis endormi à son bourdonnement de grosse mouche, au bruit ailé de sa petite hélice aérienne.
Un vieux fort à peu près démantelé surveille son humble rade déserte. Quelques maisons dont l’une porte sur sa façade, en grec, cette enseigne : Hôtel du Sommeil. Quelques cyprès. Un enfant, une badine à la main, mène un troupeau d’oies criardes. C’est Lepante, Lepante où la Croix vainquit le Croissant. Rien n’y commémore cette victoire fameuse. Lepante, ta gloire s’est endormie en ton « Hôtel du Sommeil » !
J’ai vu s’élever dans le ciel pur la haute