Aller au contenu

Page:Régnier - L'abbaye d'Évolayne, 1951.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
209
l’abbaye d’évolayne

vous à l’église abbatiale, tâchez de prier un peu pour que Dieu nous éclaire vous et moi.

— Michel, murmura-t-elle vivement, j’avais encore quelque chose à vous dire…

Mais le regard glacé et paisible du prêtre la domina, arrêtant l’aveu sur ses lèvres.

— Demain, répéta-t-il en l’enveloppant d’un grand signe de croix.

Et de nouveau elle n’eut plus devant elle que le vide. Une ombre, une vision se substituait à Michel, occupait sa place, image moins éblouissante que l’être réel mais plus complaisante. Et c’est à ce fantôme que, remuant lentement les lèvres, sans aucun son, Adélaïde adressait enfin les supplications, les appels, les reproches, les folles paroles d’amour que le prêtre avait refusé d’entendre.