Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/102

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deur percée de petits yeux presque sans sourcils et terminée par un triple menton. Ses deux mains crasseuses croisées sur son ventre rebondi, il écoutait avec une expression d’étonnement peint sur son visage. Peu à peu, cet étonnement se changeait en une agitation manifeste. Ce manège m’intriguant au plus haut point, j’en avais oublié ma harangue, aussi fus-je fort surpris, quand je m’aperçus qu’elle était terminée. À ce moment, toute ma timidité me revint et je crus que j’allais défaillir. J’étais si troublé que je vis à peine le gracieux signe de tête par lequel le Comte et la Comtesse me témoignaient leur approbation. Je n’avais d’yeux que pour le gros homme de tout à l’heure.

Il s’était levé de son fauteuil et s’empressait vers moi en se frayant un passage parmi les invités qui s’effaçaient respectueusement devant lui. Aux égards qu’on lui marquait et à la crasse qui le couvrait et dont nul ne