Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/148

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senter dans toute sa majesté et sa grandeur.

Les deux premières scènes de la tragédie de Sa Seigneurie Alvise Alvenigo se passèrent sans que j’y parusse. De l’endroit où je me trouvais, je suivais avec une parfaite tranquillité le jeu des acteurs et j’écoutais leur débit que je ne jugeais pas excellent. La perfection du mien n’en ressortirait que mieux. César était naturellement le sujet de leur entretien et j’attendais donc l’instant d’y prendre part. Il me semblait remarquer quelque impatience des spectateurs aux discours des deux confidents. J’en conclus que l’on souhaitait ma venue. Soudain une sonnerie de trompettes l’annonça. Les quatre licteurs qui devaient me précéder haussèrent les faisceaux consulaires. D’un pas ferme, je les suivis. Lentement, la tête haute, je débouchai de la coulisse. Derrière moi la ville antique qui formait le décor du théâtre ouvrait sa triple perspective de