Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/16

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tant le principal sujet, car il l’aimait sincèrement et il avait trouvé en elle la meilleure des épouses. Malgré qu’il s’en dût rendre compte, il ne le lui marquait point et ne se laissait aller envers elle à aucun de ces petits compliments qui sont la politesse et le baume des ménages. Certes, il vivait avec elle honnêtement et veillait à ce qu’elle ne manquât de rien, car elle était de complexion délicate, mais hors ces soins, il ne lui en rendait guère d’autres et ne se prodiguait point en paroles, comme si, lui ayant exprimé son amour en une fois et une fois pour toutes, c’eût été désormais entre eux chose convenue et sur laquelle il n’y avait pas lieu de revenir.

Je dois dire aussi, pour être entièrement juste, que mon père était dans sa conduite un mari exemplaire et que la plus jalouse des femmes n’eût rien eu à lui reprocher. Debout de grand matin, il se tenait tout le jour à son travail. Il l’accomplissait avec une assiduité