Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/88

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exemple, c’était le rire d’un passant qui me ramenait soudain à la réalité. Il arrivait souvent, en effet, que, si plein de mes pensées, je me laissais aller à gesticuler et à parler tout haut, ce qui amusait fort les gens et dont ils me témoignaient, à leur façon, leur contentement, que je ne partageais guère et pour lequel je leur eusse bien volontiers montré mon courroux, si je n’avais trouvé plus digne de réserver la vigueur de mon bras à des tâches plus relevées.

Cependant, je crus bien, un jour, le moment venu où, faute de mieux, j’allais pouvoir, au moins, tenter l’essai de mes vaillantes dispositions. Un jour, donc, comme je me promenais sur la route de Padoue, j’aperçus un cavalier qui s’approchait au grandissime galop. Il ne semblait pas être maître de sa monture et il agitait les bras d’une manière qui me semblait désespérée. À cette vue, ma résolution fut vite prise et je me plantai déli-