Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/159

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rences presque princières du château où il vivait à l’écart.

L’aspect du lieu s’embellissait pourtant de ce contraste intentionnel. Il avait une sorte de gravité fatidique, cette façon de grâce superflue qu’ont les endroits en désaccord avec leur destination originelle. Leur inutilité et leur disproportion semblent ne plus s’ajuster qu’à quelque manie spirituelle du maître qui les habite. C’est en lui où se fait la concorde de leur disparate ; il est le point où s’équilibre la jonction de leurs mystères, et, sans plus d’autre attribution que de satisfaire à quelque mélancolique singularité qui s’emblématise en eux, ne coïncidant plus avec la vie, on les sent se proportionner à un songe et ils prennent à cela je ne sais quoi de fictif et d’imaginaire où il se rehaussent et s’immobilisent.

Le logis d’Hermas consistait en un rez-de-chaussée surmonté d’un étage, le tout vaste. De hautes et larges fenêtres à grandes glaces ou à petits carreaux alternaient sur la façade, séparées l’une de l’autre par des colonnes plates de marbres divers. Au-dessus de chaque fenêtre souriait ou grimaçait, sculptés dans la pierre,