Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/161

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courue de longs corridors. Le marbre poli du dallage mirait limpidement les murs de stuc du vestibule. Une fraîcheur délicieuse en agrandissait encore les belles proportions. Des galeries s’en détachaient au bout desquelles on voyait, par des portes vitrées, des perspectives diverses de treillages en portiques et en arcades ; des ifs enguirlandés de roses dressaient leurs obélisques aux intersections des allées. C’était à la fois grandiose, coquet et triste.

L’escalier que monta Hertulie la conduisit à travers une série de chambres, toutes curieusement meublées, d’un même goût fastueux et morne. Les objets s’y immobilisaient en une sorte de solitude anxieuse ou indifférente. Dans ces pièces, conformes à quelque visiteur taciturne, les parquets en mosaïques de bois ne craquaient pas sous le pied. Le silence y semblait, bien qu’absolu, plutôt comme en suspens que définitif ; il n’avait pas cette imperceptible vie dont se craquèle sa plus glaciale léthargie et, par contre, on ne sait quoi d’apparent et de superficiel en fêlait la stabilité.

Parmi ces chambres, une se distinguait par ses tentures charmantes. Les lés de l’étoffe