Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/162

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gardaient empreinte comme l’ombre moite d’un attouchement de fleurs sur qui on les eût anciennement pliés, et, à cause de cette étoffe d’un vert très pâle, un mobilier de bois jaune clair et d’ors vieillis alanguissait ses formes et crispait aux angles ses consoles où se congelaient, debout, des vases de jade.

Dans une autre de ces chambres, Hertulie vit avec étonnement beaucoup de miroirs appendus aux murs. Enfermés en des cadres d’or, d’écaille, d’ébène ou de burgau, ils s’opposaient les uns aux autres, échangeaient leurs reflets réciproques et les combinaisons de leurs incidences ; certains, montés en des bordures de pierre, ressemblaient à des bassins d’eau, et Hertulie en passant s’y apparut très pâle.

Elle continua à chercher Hermas de chambre en chambre. Des portes à serrures travaillées séparaient ces diverses pièces qui, d’autres fois, s’allongeaient en enfilades. De lourdes portières de soies, de satins ou de moires la frôlaient de leurs franges qui tremblaient longtemps derrière elle. Tout était vide.

La solitude de ces vastes appartements se solitarisait encore plus du manque au mur