Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/58

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bile, debout aussi, un verre à la main ; j’entendis le tintement de ses bagues contre le cristal. Elle tremblait. D’Orscamps très pâle. Elle avait porté la coupe à ses lèvres et la lui tendit. Il l’acheva. « Adieu, lui dit-elle, quand il eut bu, adieu donc. Vous partez, il le faut. Je ne chercherai pas à vous retenir. L’heure a sonné : toute heure sonne. Gardez en souvenir la petite lampe qui vous servait à venir vers moi. Qu’elle veille à votre chevet. Faites-la placer dans votre tombeau. Adieu. Que la lumière soit avec vous. »

D’Orscamps s’inclina, une dernière fois, devant la Princesse, serra la main à chacun de nous et disparut par la porte qui resta ouverte. Nous entendîmes descendre l’escalier, puis un bruit de cristal qui se brise et quand je sortis à mon tour en compagnie du jeune homme à cheveux blancs, nous trouvâmes, au bas de la dernière marche, sur la pierre où leurs miettes craquèrent sous nos pas, les débris de la petite lampe de verre.


*


Par un assez bizarre usage dont la Princesse me fit part quand je la quittai, chacun de ses