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Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/63

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V

LA MORT DE M. DE NOUATRE ET
DE MADAME DE FERLINDE

La pourpre sanguinolente de la grosse rose rouge épanouie semblait ruisseler derrière la vitre de la porte fenêtre. Les pétales tremblaient et la branche épineuse griffait le cristal. Il faisait grand vent au dehors et, sous un ciel noir, les eaux irritées du jardin s’assombrissaient. Les vieux arbres se balançaient en gémissant ; la stature des troncs projetait l’étirement des branches et suspendait la palpitation des feuillages. Le souffle filtrait par les jointures des portes, et le Marquis, assis dans un grand fauteuil, le coude sur la table de marbre, fumait lentement. La fumée de sa pipe montait droite jusqu’à ce que, prise dans le remous d’un vent coulis, elle tourbillonnât, dénouant ses anneaux en traînées éparses. Il avait ramené sur ses jambes les pans à fleurs de sa houppelande. Le