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Page:Régnier - La Cité des eaux, 15e éd.djvu/198

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Ce que je veux de toi, ce n’est pas, ô jeunesse,
De me rendre les lieux
Où nous avons erré ensemble. Je te laisse
Tes courses et tes jeux.

Je ne veux point de toi ces rires dont tu charmes
Mon souvenir encor :
Je te laisse tes pas, tes détours et tes larmes,
Ton âge d’aube et d’or,

Ton âme tour à tour voluptueuse ou sombre
Et ton cœur incertain,
Et ce geste charmant dont tu joignais dans l’ombre
La couple de tes mains.

Ce que je veux de toi, c’est ta jeune colère
Qui te montait au front,
C’est le sang qui roulait en toi sa pourpre claire,
Lorsque d’un vain talon,