Page:Régnier - Les Médailles d’argile, 1903.djvu/217

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
213
à travers l’an

L’ADIEU


J’ai tressé, brin à brin, la corbeille des Heures,
Osier qui chante au bord de l’eau,
Jonc qui tremble et saule qui pleure !
Ma flûte longue eut sept roseaux
Qui chantèrent l’heure après l’heure
Selon ma tristesse ou ma joie,
Selon que l’arbre jaunit ou verdoie,
Selon que l’an est grave ou tendre.
Vous êtes venus les entendre,
Chansons rauques ou douces, vives ou lentes,
D’après la taille des roseaux.

Ma corbeille est pleine, prenez
La grappe lourde qui déborde et saigne,
Prenez la poire molle ou la châtaigne,
Épineuse que cuira la cendre tiède,
Prenez les fruits du verger clair