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Page:Régnier - Portraits et Souvenirs, 1913.djvu/173

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« SOUS LE MANTEAU VÉNITIEN » 167


retrouveraient autour deux les meubles, les objets, et jusqu’aux moindres brimborions qui leur furent familiers. Et même, leur prendrait-il fantaisie d’aller faire un tour sur le Piazzetta ou sous les arcades des Procuralies, ils n’auraient qu’à décrocher aux patères du vestibule un de ces amples manteaux qui y sont appendus, et qui composaient, avec le tricorne et le masque de carton blanc, le costume légendaire de l’ancienne Venise !


C’est de ce costume, dont on disait de qui le portait qu’il était en « tabaro et baûta », que nous entretient, tout d’abord, le prince Frédéric de Hohenlohe. Formé d’une large houppelande généralement noire, il se complétait d’une sorte de capuchon en soie, également. Sur ce capuchon ou « baûta » on posait le tricorne qui retenait le masque de carton traditionnel. Cet habillement, désigné souvent par le nom de « masque national », jouissait de privilèges spéciaux.

Le principal était que l’usage n’en était pas limité, comme celui des autres masques de Carnaval, du lendemain de l’Epiphanie au premier jour de Carême. Les « manteau et baûta » étaient autorisés à se montrer dès la fête de saint Etienne, le lendemain de Noël, ensuite, après la fête de l’Ascension,