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Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/217

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VI


À l’entrée de Mlle Varaucourt, les laquais avaient ouvert à deux battants les portes de la salle à manger et elle apparaissait brillamment éclairée. L’éclat des lumières avivait le marbre rose des colonnes plates qui soutenaient le plafond.

M. Garonard l’avait peint de figures qui y mêlaient leurs grâces dansantes et suspendues et semblaient y jouer entre elles une sorte de ballet aérien qui charmait la vue par sa mobilité harmonieuse. On était frappé d’abord du mouvement voluptueux des groupes, puis on distinguait peu à peu des ressemblances de Mlle Damberville qui s’y montrait en plusieurs endroits sous des formes diverses, tantôt allongée, tantôt debout et, au centre de la composition, en Hébé tenant une coupe et, penchée dans une attitude attentive et souriante, comme si elle écoutait monter d’en bas la louange de sa jeunesse et de sa beauté.

Les panneaux des boiseries peintes en blanc encadraient de guirlandes délicatement sculptées des attributs en relief. Sur des consoles adossées à de hautes glaces scintillaient des girandoles de cristal. Aux deux bouts de la salle, en des niches