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IX


M. de Parmesnil achetait toujours son tabac au marchand arménien qui se tenait d’ordinaire sous les arbres du Palais-Royal, à gauche, non loin du méridien. Il venait de faire emplir sa boîte comme de coutume et s’apprêtait à y puiser quand il vit venir M. de Bercherolles et M. de Clairsilly qui l’abordèrent. Ces messieurs, après s’être salués, se promenèrent par le jardin.

— « Eh bien ! Monsieur, dit M. de Bercherolles à M. de Parmesnil, vous verrons-nous ce soir à l’Opéra ? On parle d’une altercation entre M. de Gurcy et M. de Portebize au sujet de Mlle Damberville. Cela sera un beau spectacle. N’y serez-vous point ?

— Ma foi, répondit M. de Parmesnil, je crains bien que vous ne soyez déçus, car je doute fort que M. de Gurcy soit en état de se présenter nulle part. Vous ignorez donc ce qui lui arriva. Je me promenais avant-hier aux Tuileries avec M. Tobyson de Tottenwood. Il y avait foule, et l’habit écarlate de notre Anglais faisait se retourner les têtes. M. de Gurcy vint nous joindre, et le chevalier qui ne se console pas d’avoir roulé sous la table, le soir du