pieds et sa canne à la main, un jeudi, vers trois heures de l’après-midi, qu’il fit son entrée chez Olympia. Angiolino avait trouvé prudent de s’esquiver et de tout disposer pour qu’aucun fâcheux ne troublât cette audience et n’interrompît mal à propos le tête-à-tête. Il avait vivement recommandé à Olympia de régler son attitude sur celle de M. de Galandot et de s’en remettre à son bon plaisir, car il savait fort bien qu’il y a des hommes qui apportent à ces sortes d’affaires une brusquerie immédiate, tandis que d’autres y mettent une lenteur voulue et calculée pour augmenter leur volupté de la circonspection dont ils la retardent. Il se pouvait que M. de Galandot, si modéré en toutes ses apparences, fût brutal sur le fait et expéditif en amour, auquel cas Olympia avait ordre de ne point trop se défendre et de conclure, s’il le fallait, sur-le-champ.
Dès le matin, au sortir du bain qu’elle prit, long et aromatisé d’herbes fines, elle remplaça son déshabillé ordinaire par une toilette d’apparat.
Olympia reçut M. de Galandot assise dans un grand fauteuil, la chevelure bien coiffée, la gorge couverte, son petit chien sur les genoux. Nicolas prit place sur une chaise en face d’elle. Il avait la contenance la plus embarrassée du monde, croisait et décroisait ses jambes, rougissait et pâlissait tour à tour. Olympia n’était point à ses débuts en ce genre de rencontres ; maintes fois elle s’était trouvée en face d’étrangers parlant des langages dont elle ignorait le premier mot, mais la simplicité de leurs sentiments et l’évidence de leurs