Page:Rémusat - Le Livre des récompenses et des peines.djvu/61

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femme, et il réussit à la séduire ; puis craignant que le mari de cette femme ne vînt à l’apprendre, il sut le faire tomber dans un piège et succomber sous une fausse accusation. En conséquence, il s’est vu privé de ses revenus et de son emploi. À présent même il vient d’enlever une demoiselle de qualité. Infatigable à faire le mal, il consume la vie qui lui avait été assignée ; comment peut-il espérer de monter en grade ? Le devin revint et rendit compte de tout ce qui lui avait été dit à Teng ; celui-ci fut couvert de confusion ; il versa des larmes de repentir, et la douleur le consumant, il mourut. »

« Il y avait à Nan-king un jeune étudiant qui subissait ses examens, et dont la figure était agréable et distinguée. Dans la maison qui faisait face à la sienne, habitait momentanément un magistrat en tournée avec sa fille ; il la vit et s’abandonna à la passion qu’elle lui inspira. Son examen fini, il reçut par une esclave une invitation de venir visiter la jeune dame. Mais faisant réflexion au risque qu’il allait courir, il craignit de se laisser entraîner à quelque mauvaise action, et résolut de ne pas aller au rendez-vous. Un autre étudiant qui demeurait avec lui eut par hasard connaissance de tout. Il eut la fantaisie d’aller remplir les engagemens de son compagnon. L’obscurité de la nuit empêcha l’esclave confidente de s’apercevoir du changement de personne. Elle le fit entrer auprès de sa maîtresse ; mais comme ils reposaient ensemble,