Page:Rémusat - Le Livre des récompenses et des peines.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vorable aux mœurs nationales, s’il en était de même dans le Kin-p’hing meï, roman célèbre, qu’on dit au-dessus, ou pour mieux dire au-dessous de tout ce que Rome corrompue et l’Europe moderne ont produit de plus licencieux. Je ne connais que de réputation cet ouvrage, qui, quoique flétri par les cours souveraines de Péking[1], n’a pas laissé de trouver un traducteur dans la personne d’un des frères du célèbre empereur Ching-tsou, et dont la version que ce prince en a faite en mandchou passe pour un chef-d’œuvre d’élégance et de correction.

(16) J’ai recouru avec empressement au commentaire pour cet article, qui me semblait supposer quelques connaissances en chimie et en physiologie végétale. Mais je n’y ai trouvé que ce qui suit : « Le méchant éprouve un sentiment d’envie, et cherche à détruire les arbres qui ne sont pas à lui. Il emploie une eau empoisonnée pour les dessécher et les faire mourir. Un ancien a dit : Les arbres ont une vie très-longue, et ils servent de demeure à un grand nombre d’esprits. En les coupant, on cause beaucoup de malheurs ; à plus forte raison si on les fait mourir en les empoisonnant. On blesse le nœud de communication entre le ciel et la terre ; on ruine la propriété d’un homme paisible. Comment tout cela ne serait-il pas un péché ? Wang-chang-tsin, habitant de Wen-thsiouan, avait derrière

  1. Mémoires des missionnaires de Péking, t. VIII, p. 254.