Me voici dans la maison paternelle, chèr
Père : les plaisirs m’environnent, ét je m’y-livre
ſans contrainte. Mafoi tu as-raison !
il faur jouir ; ce n’eſt pas manquer de réligion,
que d’user des biéns que Dieu nous a-donnés :
cette maxime, il eſt-vrai, peut
mener-loin ! mais, cher Mentor, tu joins à cet
art admirable, que tu as pour lever les ſcrupules,
une prudence conſommée ; ainſi je m’yabandonne,
ét je regarde ta connaiſſance
comme le plus-grand bonheur qui me-pût
arriver. Sans-toi, J’avais la ſotise de manquer
un mariage qui me rend maître de vingt-cinqmille-écus ;
ét pourguoi ? pour un prejugé
de Village[1]… À-propos » eſt-il bién
vrai que la Mère ét la Sœur-aînée vont prendre
le voile, afin-que je ne me-repente pas
du ſacrifice que je leur ai-fait ? Si elles craignent
de m’incommoder, elles ont-tort ; je
ne ſuis pas dur ; j’aime Ceux qui m’aiment ;
c’eſt à elles à ſe-juger là-deſſus ; ét lorſque
- ↑ Mais qui tiént aux bonnes-mœurs, Infortuné, puiſqu’on te l’ôte pour commencer à te-corrompre !