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Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/58

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que nous, par les Quatrevaux de Saintcyr, qui viénnent de ceux de Nitri, ét qui de-tout-temps ſont-alliés à notre Famille : nous ne ſommes qu’à-la-quatre, ét on nous meconnaît deja ! Mais qu’eſt-ce que ça nous fait ?… Quant à ce qui eſt d’Urſule, elle ſe-plaint que tu l’as-oubliée : ſache qu’elle eſt la ſeule de chés nous qui ait-vu ta Lettre, avec Fanchon, à quî j’en-ai-caché la fin. Nous t’embraſſons tous-trois.


7.me) (Edmond, à Pierre.

[On voit qu’il ne haît plus tant la Ville.]

1750. 24 juin,
jour de la
Saint-Jean.


Je ne croyais pas, mon Frère, avoir-donné lieu aux craintes que tu me-montres ! Je les regarde comme une nouvelle preuve de ton affection : mais tranquilise-toi ; Tiénnette n’eſt pas dangereuse ; pour moi, ſ’entend : cette bonne Fille m’a-jugé digne de ſa confidence. Elle aime ; elle eſt-aimée : une demarche hardie, que je n’ai-pas-approuvée, l’a-mise dans un état pour lequel elle n’eſt-pas-faite. Je vais te reveler ſon ſecret, parceque je ſais qu’il n’en-ſera pas moins-ſûr quand tu le ſauras. Ses Parens ſont de la ville d’Avalon, où ils ſont-conſiderés ; Tiénnette a-quitté la maison de ſes Père ét Mère, acause d’un Parti qu’on voulait qu’elle épousât, malgré la repugnance qu’elle y-avait ; on ignore où elle eſt, comme tu penſes-bién. Celui qu’elle aime l’a-ſuivie ; mais ſans exposer la reputation