Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que j’aurais-voulu-avoir après moi tous les Garſons de la Ville. Comme ces Gens étaient-pris-de-vin, m.r Loiseau ét moi nous n’avons-pas-eu de peine à leur faire-fuivre le chemin de leur Camarade. Nous en-avons-été-debarraſſés par-là, ét nous avons-achevé tranquilement notre chemin. Mais admire mon étourderie ! en-arrivant à la Ville, la Foule nous a-ſeparés (ét peutêtre eſt-ce un tour de la Sœur d’Edmée, car elle avait-dit un mot à Celle-ci qui approchait de cela) ; ét moi, je n’avais-pas-eu la precaution de leur demander la rue où elles demeuraient ; de-ſorte-que je ne ſais plus où retrouver ma charmante Brunette ! mais la Ville n’eſt pas immenſe. Tiénnette m’a-beaucoup-badiné ſur ma maladreſſe, ét m.r Loiseau m’a-felicité ſur mon goût (mais il croyait que j’avais-demandé la demeure) : il trouve à la Jeunefille autant de merite que de beauté. Sa Maitreſſe a-rencheri ſur ces éloges : ét puis tous-deux ſe regardaient… Enverité, ces Jeunes-gens-là ſ’aiment bién !… Je le ſavais deja, mais je ne ſens toutafait comme ils doivent-étre-heureus, que depuis que j’aivu Edmée.


13.me) (Pierre, à Edmond.

[Je lui fais quelques remontrances.]

1750.
8 ſeptemb.
Jour de la Vierge.


Celle-ci eſt pour repondre à ta longue Lettre, mon Edmond. En-lisant le commencement, je ſuis-reſté comme une pierre !