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embarqué avec Surcouf sur le Hasard et il a suivi l’intrépide corsaire dans ses plus périlleuses croisières. » Garneray était avec lui notamment au combat du Kent et de la Confiance[1].

Surcouf allait rentrer en France pour se marier[2] ; mais Garneray, lui, voulait rester aux Indes. Si nous reprenons sa lettre du 29 décembre 1845, nous voyons qu’alors il fit une course à bord du brig l’Adèle, de Nantes, capitaine Surcouf aîné frère de Robert.[3] « Pendant les deux années de paix je fis : un voyage dans l’Inde à bord du brig la Caroline[4] et plusieurs voyages sur la côte d’Afrique[5] à bord de la kèche l’Union, capitaine Cousinerie.

« Sur ces entrefaites la guerre s’étant allumée avec l’Angleterre, j’embarquai, comme second, sur le côtre de l’État le Pinson[6] non armé en guerre et destiné à faire le service de la côte à l’île Bourbon. À quelques mois de là on m’en confia le commandement. Quelques mois plus tard la frégate l’Atalante »… Ici nous devons nous arrêter dans la lettre de Garneray car, avant son passage sur l’Atalante, les documents officiels enregistrent son embarquement sur le demi-chibeck[7] la Turlurette. En outre, nous ne le constatons aide-timonier à 36 francs sur l’Atalante que le 30 août 1805 ; donc nouvelle lacune qui vraisemblablement fut un séjour sur le négrier la Doris. Il n’en parle pas dans sa lettre — et il n’avait pas à le faire — ce voyage ne pouvant compter dans ses états de service ; il ne le fit, d’ailleurs, qu’obligatoirement et presque par surprise.

Dans une succession de circonstances défavorables : révolte à bord, attaque de pirates, naufrages, toutes ses parts de prises avaient été perdues et il avait dû s’engager comme simple matelot ; puis, pour rejoindre la côte d’Afrique, prendre, sans y regarder de trop près, le premier navire en partance. Accepté comme pas-

  1. V. article d’Auguste Romieu (Revue de Paris, t. XXXXI, p. 108. Litt. Mod.).
  2. Il se maria à Saint-Malo, le 28 mai 1801.
  3. La date précise de ce voyage fait défaut dans la pièce officielle.
  4. Dans une autre lettre également de Nice, datée du 21 janvier 1846, Garneray dit : « Je partis pour l’Inde, sur la Caroline, quatre mois après la signature des préliminaires du traité de paix d’Amiens, c’est-à-dire le 4 février 1802. Je revins à l’Île de France, sur ce navire, le 15 janvier 1803. »
  5. « Le 15 février suivant (1803), je partis pour la côte d’Afrique sur l’Union. »
  6. Juillet 1803.
  7. Ou chebek, ou chabek, genre de galère.