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procède à grands traits. Aussi des reproductions dans la plupart des journaux de France et des traductions dans presque toutes les langues ont-elles popularisé bien vite, comme chroniqueur, son nom déjà illustré par la peinture. »

Les récits de Garneray furent, en effet, publiés, comme Récits historiques par plus de cinquante journaux, traduits en Belgique, en Hollande, en Allemagne, en Angleterre, et les Barba en firent alors deux éditions de 10 000 chacune.

La bibliographie ci-jointe en indiquera les rééditions successives.

LOUIS GARNERAY
L’ARTISTE


Garneray a donc revu la France.

Un temps de repos devait lui être indispensable, mais Garneray n’était pas de ceux qui se reposent. Il ne songeait qu’à son avenir.

« … Lors de mon arrivée à Paris, je dus probablement au désarmement de presque tous nos navires de guerre et au licenciement de la majeure partie des anciens officiers de marine de n’être pas inquiété par le service. Ma vocation était la marine. J’avais toujours à cœur de me faire un nom dans ma profession, puisque, outre une longue navigation, j’étais assez instruit pour pouvoir exécuter par moi-même tous les travaux du bord, pour construire un navire et pour le commander. J’avais obéi si longtemps que j’étais dévoré du désir naturel de commander ; il ne me restait plus qu’à passer mon examen de capitaine au long cours. »

On était au printemps de 1814 ; l’invasion étrangère avait désorganisé tous les concours et cet examen de capitaine ne pouvait être passé qu’en 1815.

« Dans cette attente, je n’avais d’autre occupation que d’inspecter tous les établissements de Paris, de suivre les cours scientifiques et de visiter mes amis. De ce nombre était un personnage haut placé aux Tuileries[1] qui me mit en tête de faire un tableau dont il se chargerait d’assurer le sort. »

Ce tableau fut la Descente des émigrés français à Quiberon, acquis par Monsieur (plus tard Charles X). Louis XVIII l’ayant vu

  1. Garneray ne donne pas son nom.