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en voulut avoir un du même genre. Garneray se vit alors encouragé par le comte de la Ferronnays[1], le duc d’Aumont[2], le duc de Duras[3], etc. « Enfin, je prenais ! » écrit-il naïvement.

Bientôt il retrouva Jouy[4] qu’il avait connu officier de la garnison de l’Île de France et par lui fut mis en rapport avec Mme de Staël, Chateaubriand, La Fayette, etc.

« Je flottais entre le désir de poursuivre la navigation et celui de me livrer à la peinture… À la même époque[5], il fut question de mettre au concours la place de peintre de marines du duc d’Angoulème, alors grand-amiral. Je concourus avec MM. Hue[6] et Crépin[7] ; le choix tomba sur moi, ce qui me donnait mes entrées aux Tuileries… Après mille hésitations, je me décidai provisoirement pour la peinture et ce provisoire dure encore ; tel est le destin. Du reste, ma nouvelle profession m’appelait toujours sur les ports, je n’ai jamais manqué depuis lors de naviguer tant que j’ai pu.[8] »

Le tableau que Garneray envoya au Salon de 1816 : Vue du port de Londres, fut acheté par la Société des Amis des arts[9]. Simultanément il gravait, et avec succès, car en 1819 il remporta la médaille d’or pour la Toilette de la mariée d’après Mallet, et Un Songe d’après son frère Auguste.

Si, ayant mentionné qu’il se maria en 1820, nous nous reportons de nouveau à son autobiographie, nous aurons tout l’emploi de cette période 1816-1823.

  1. Pierre-Louis-Auguste Ferron, comte de la Ferronnays (1777-1842), diplomate, maréchal de camp, pair de France, ambassadeur à Rome. (V. Récit d’une sœur, par Mme Craven.)
  2. Louis-Marie Céleste, duc d’Aumont (1762-1831), duc de Pienne, pair de France. Célèbre par ses écuries. C’est lui qui a donné son nom aux voitures à « la daumont ».
  3. Amédée-Bretagne Malo, duc de Duras (1770-1838), maréchal de camp, membre de l’Académie française.
  4. Victor-Joseph Étienne, dit Jouy (1764-1846), soldat à la Guyane, commandant de la place de Lille, littérateur, membre de l’Académie française, 1815 ; conservateur de la Bibliothèque du Louvre, 1831.
  5. 1817.
  6. Hue (Jean-François), 1751-1823. Peintre de marines et paysagiste, membre de l’Académie de peinture, 1782.
  7. Crépin (Louis-Philippe), 1772-1851. Peintre de marines.
  8. Scènes maritimes, t. II, p. 4.
  9. l’article signé Ch. d’Argé, Nouv. Biog. gén. Bien que l’indication n’y soit pas, il faut certainement lire : « Société des Amis des arts de Paris. »