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« Après avoir appris la gravure avec le célèbre Debucourt[1] j’entrepris avec Jouy de visiter toutes nos côtes et nos ports maritimes, d’où il résulta un ouvrage in-folio dont mon ami l’académicien fit le texte et dont je fis les dessins et les gravures.[2] »

Évidemment Garneray ne perdit pas son temps, car cet ouvrage : Vues des côtes de France dans l’Océan et dans la Méditerranée, fut publié en quinze livraisons contenant chacune quatre vues gravées à l’aquatinta, avec épreuve en couleur retouchée par Garneray lui-même ; les deux premières furent publiées en 1823.[3] Voici quelques lignes de l’éditeur de cette publication :

« Parmi les peintres de marines, M. Garneray est le seul qui ait donné des portraits fidèles de toutes les espèces de navires. Grâce au genre de gravure adopté par l’artiste, l’aquatinta, chaque estampe en noir peut servir de modèle de lavis à la sépia ou à l’encre de Chine comme chaque estampe coloriée peut rendre le même office pour l’aquarelle. »

D’un article de la France maritime[4] nous détacherons encore l’appréciation suivante : « C’est sur les lieux mêmes que M. Garneray a dessiné les nombreuses vues qui composent ce bel album ; il a, de plus, complété ce laborieux travail en gravant lui-même toutes ses planches et ainsi s’est trouvée conservée dans les dessins une rare qualité d’exactitude et de sentiment que perd toujours l’original en passant par le burin matériel du graveur. On trouve dans ces planches une variété complète de navires et de positions, aspect de son ouvrage qui, à nos yeux, est de quelque poids dans l’histoire de l’art. »

La deuxième livraison parut en 1829[5] et la troisième en 1832.

  1. Debucourt (Philibert-Louis), 1775-1832. Peintre, graveur, élève de Vies, membre de l’Académie de peinture, 1782 ; peintre du roi. Annette et Lubin, la Cruche cassée, le Menuet de la mariée, etc., etc.
  2. Scènes maritimes, t. II p. 5.
  3. La préface de cette première partie est signée : Ach… R… Malgré de minutieuses recherches, il a été impossible de préciser qui est ce Ach… R… Ne serait-ce pas le publiciste Achille Roche (1801-1834), qui, ardent politique, put et dut être en relations avec Jouy ? ou encore A. Roche, professeur à l’École d’artillerie de la marine à Toulon, et collaborateur à la Revue maritime, 1830-1832. Cette préface ne se trouve pas dans les exemplaires mis dans le commerce ; il est ici question du grand exemplaire du département des Estampes.
  4. T. III, p. 146.
  5. Le Journal de Rouen du 6 mai l’annonce avec grand éloge.