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tions. Il en fut vice-président jusqu’au 15 mai 1834.[1] Dans un rapport adressé à la municipalité[2] nous voyons qu’il avait fait pour 7 000 d’achats d’objets d’art et dressé, à ses frais, un catalogue raisonné et critique du musée.[3]

La lecture de ce rapport prouve que Henri Barbet, appréciant l’élan artistique donné par Garneray, avait ouvertement secondé ses efforts, lui avait fait rembourser la presque totalité des dépenses du catalogue et avait obtenu de notables améliorations dans le personnel et le mobilier du musée.

Garneray, après en avoir exprimé sa gratitude, parle des inimitiés dont il est victime et détaille les ennuis multiples qui lui sont incessamment suscités.

Les mois suivants n’apportèrent aucune amélioration. À partir de novembre 1836, les difficultés se précisent, s’accentuent. Garneray témoigne d’un zèle persévérant et pour son musée et pour les expositions ; mais le budget qui lui est alloué est restreint et il le dépasse malgré un bon vouloir évident, mais auquel devait manquer le sens pratique ; devant des accusations injustes et malveillantes ses plaintes se font chaque jour plus amères.

Bientôt la situation n’est plus tenable. Le 30 mai 1837 il donne sa démission. Il en déguise, du mieux qu’il peut, les motifs ; prétexte l’éloignement de sa famille, des raisons de santé, de climat ; remercie encore Henri Barbet de la grande bienveillance qu’il lui a fidèlement témoignée ; demande que la nouvelle édition de son catalogue soit encore vendue à son profit — ce qui lui fut accordé — et enfin s’offre obligeamment pour achever d’organiser l’exposition.

Le dossier ne contient, en somme, que les réclamations d’un marchand de couleurs et de cadres de Paris : Binant, « rue de Cléry, no 7, près celle Montmartre ». Dans ces comptes, aucune

  1. Pour cette Société, v. Revue de Rouen, t. III, pp. 60, 105 et 259 ; t. IV, pp. 121 et 181 ; t. VI, pp. 46 et 119 ; t. VII, p. 424.
  2. Février 1836.
  3. « M. Garneray vient d’ajouter à tous ses droits à la reconnaissance des amis éclairés des arts en publiant un catalogue, tel qu’il constitue une véritable innovation dans ce genre. Chaque œuvre s’y trouve accompagnée de notes biographiques sur son auteur et d’un commentaire raisonné sur le mérite de l’œuvre… on peut bien prétendre qu’aucun musée ne possède en ce moment un catalogue comme celui-ci. » (Journal de Rouen, 31 juillet 1834.)