Il se met alors à chanter et continue
sa route… Il fallait prendre sur le
champ mon parti ; une crevasse profonde,
formée par la glace, était près
de moi ; l’aspect en était effrayant,
c’était un abîme de plus de cinquante
pieds, dans une obscurité complette ;
mais je pouvais sauver mon fils, je
n’hésitai pas. Je m’avançai sur mes
mains jusqu’au bord, et me hazardai
à descendre. Quelques parties saillantes
comme des marches, favorisaient
mon projet. Je plaçai Edvinski
sur mon dos, ses petites mains passées
autour de mon col, et demandant
au Ciel la force et son secours,
je descends la première marche, une
seconde, puis une troisième : prête à
mettre le pied sur la quatrième, j’entends
au fond de l’abîme des voix ;
on parlait bas, je ne pouvais rien
distinguer ; mais je frissonnai et ma
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