» maman. Lorsque douze heures se
furent écoulées depuis ton départ,
une inquiétude mortelle régna dans
la Colonie ; on se lamenta, non sur
ses besoins ; mais sur ton sort. Madame
de Visbourg, ma seconde
mère, se travestit à l’instant pour
aller à Mirback ; elle rapporta des
secours pour notre existence ; mais
rien pour notre cœur ; aucune nouvelle,
quel désespoir ! depuis deux
jours je ne dormais plus, je succombais
à la fatigue, lorsque j’ai
cru en songe te revoir, te presser
sur mon cœur… Je ne rêvais point ;
c’était toi, ô ma mère » !…
Cette scène attendrissait tous nos compagnons ; mais c’était trop les occuper de nous ; je me hâtai de leur apprendre mon aventure, mon entrevue avec Kockziusko, et la parole que j’en avais reçue qu’ils seraient