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CHAPITRE V


Du traité de Ryswick au traité d’Utrecht
(1698 — 1713)


Par la mort du comte de Frontenac, le gouvernement général de la Nouvelle-France se trouva provisoirement dévolu à M. de Callières, gouverneur de Montréal ; mais bientôt ce provisoire devint définitif, la cour de Versailles ayant eu la sagesse de confirmer cette nomination, au lieu d’envoyer là, comme on pouvait le craindre, quelque gentilhomme de plus haute marque, mais qui aurait été complètement étranger aux affaires de la colonie. M. de Vaudreuil fut nommé à sa place au gouvernement particulier de Montréal.

Le nouveau gouverneur général, — « homme de vues droites et désintéressées, dit Charlevoix, et qui, sans avoir le brillant de son prédécesseur, en avoit tout le solide, » — se montra tout d’abord préoccupé d’assurer au Canada les bienfaits d’une paix durable avec ses sauvages voisins, et il manœuvra avec assez d’adresse pour amener les Iroquois à la demander. Grâce à l’intervention d’un chef huron nommé Kondiaronk, ou le Rat, qui, par la supériorité de son intelligence, avait