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HISTOIRE DU CANADA

Claude du Pont Briand, fils du seigneur de Montrueil et eschansson de monseigneur le Dauphin, Charles de la Pommeraye, Jehan Poullet, et autres gentilzhommes. Au second navire, nommé la Petite Hermine du port, environ soixante tonneaulx, estoit cappitaine soulz ledict Cartier Marc Jalobert, et maistre Guillaume Le Marié. Et au tiers navire nommé l’Émerillon du port de environ quarante tonneaulx, en estoit cappitaine Guillaume Le Breton, et maistre Jacques Maingart[1].

La traversée fut contrariée par les vents ; néanmoins la petite flottille s’étant « entre perdue » pendant la tourmente, se retrouva à Terre-Neuve, et se remit en route pour reprendre ses investigations de l’année précédente. Après avoir longé la côte septentrionale du golfe au nord d’Anticosti, elle pénétra en droite ligne dans le fleuve Saint-Laurent[2]. Cartier s’engagea dans l’immense bras de mer que forme ce fleuve, d’abord jusqu’à son confluent avec le Saguenay, puis jusqu’aux parages de Québec appelés déjà Canada, (groupe de cabanes), dans la langue des indigènes. Il relâcha au port de Stadaconé, au confluent d’une rivière qu’il

  1. Le texte du second voyage de Cartier nous est parvenu par l’édition imprimée à Paris par Ponce Rollet, en 1545 : Brief récit et succincte narration de la navigation faicte es ysles de Canada, Hochelage et Saguenay et autres, etc. Le seul exemplaire connu de cet ouvrage se trouve au British Museum où nous l’avons pu consulter grâce à l’obligeance de notre ami, M. E.-E. Stride, l’un des bibliothécaires du British Museum.
  2. Le nom de Saint-Laurent n’avait été d’abord donné par Cartier qu’à une baie qu’on suppose être la baie dite aujourd’hui de Sainte-Geneviève, où il s’arrêta le jour de la fête de ce saint. Le nom s’étendit ensuite au fleuve, puis au golfe lui-même.