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l’usage exclusif de la langue anglaise dans les débats. Ces propositions cavalières furent repoussées après des débats très animés (que soutinrent, du côté français, avec énergie et parfois avec talent, MM. Papineau père, Taschereau, de Lotbinière, de Rocheblave et Bédard. La majorité choisit comme président un de ses membres : Antoine Panet, et il fut décidé que les procès-verbaux de l’Assemblée seraient rédigés dans les deux langues, et que les députés feraient leur discours à leur gré dans celle qu’ils entendaient et parlaient le mieux.

Une des décisions importantes que prit cette première législature, fut sa déclaration que le vote des subsides appartenait d’une manière exclusive à la Chambre élective et qu’aucune loi d’appropriation ne pourrait être amendée par le Conseil législatif. Elle vola en même temps un impôt sur les boissons importées, afin de créer un revenu qui pût faire face aux dépenses, mesure nécessaire pour assurer sa propre indépendance, car le trésor anglais payait encore une forte proportion du budget du Canada. Dans les diverses sessions qu’il tint jusqu’en 1790, ce premier parlement canadien s’occupa encore de plusieurs questions d’importance diverse : la question de l’instruction et des écoles auxquelles il demandait qu’on attribuât les biens des jésuites, saisis par le gouvernement anglais peu de temps après la conquête : la question des rentes et autres charges seigneuriales dont certains seigneurs ou détenteurs de fiefs élevaient le taux outre mesure ; celle des routes et chemins ; celle du numéraire, etc.

Lord Dorchester (Carleton) repassa en Angleterre dans l’été de 1796. Son dernier acte fut d’organiser ou de donner l’ordre d’organiser, conformémenl à une