Page:Réveillaud - Histoire du Canada et des canadiens français, de la découverte jusqu'à nos jours, 1884.djvu/417

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et aussitôt après commencèrent dans cette ville les travaux de construction des édifices du Parlement.

Ce cap des tempêtes franchi, le ministère Cartier-Mac Donald put gouverner pendant près de quatre ans encore, en s’appuyant sur une majorité fidèle, qui se recrutait surtout dans les rangs des Canadiens français. Parmi les mesures législatives qui marquèrent cette période, il faut noter le règlement définitif du rachat des droits seigneuriaux, le commencement du grand travail de refonte et de codification des lois civiles du Bas-Canada, achevé en 1865 ; l’introduction des lois françaises dans les cantons de l’Est[1], et la prépondérance assurée, par suite, à l’élément français dans ces cantons, d’où on avait voulu autrefois le bannir[2]. Parmi les autres événements importants de la même époque, nous signalerons encore l’impulsion puissante donnée aux travaux publics, à la colonisation intérieure, aux entreprises de pêcheries ; l’achèvement de la ligne de fer du Grand Tronc qui traverse les deux Canadas, de Détroit à Québec, sur une étendue de plus de 2,000 kilomètres ; la construction du pont Victoria, le plus long du monde jusqu’à ce jour, jeté sur le Saint-Laurent en face de Montréal, à un endroit où le

  1. On appelle « cantons de l’Est », les comtés de Compton, Sherbrooke, Mégantic, Beauce, etc., situés à l’Est de Montréal et dont les terres avaient d’abord été distribuées à des Anglais ou à des Écossais pour la colonisation.
  2. On peut se faire une idée du développement de la colonisation par la population française en établissant que « dans les huit comtés qui forment les cantons de l’Est, les Canadiens français étaient, en 1851, inférieurs en nombre à la population anglaise de 13,600 âmes et que, dix ans plus tard, ils la dépassaient de 4,400. » Turcotte.