Page:Réveillaud - Histoire du Canada et des canadiens français, de la découverte jusqu'à nos jours, 1884.djvu/431

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les deux langues, afin d’en permettre l’étude et la connaissance aux Anglais du Bas-Canada qui y étaient soumis comme les Français, eut force de loi à partir du 1er  août 1860. Le Code de procédure civile fut présenté à la Chambre et voté par elle quelque temps après (21 juin 1867).

Il nous faut noter, vers ce même temps, deux de ces catastrophes que toute l’industrie de l’homme est malheureusement impuissante à conjurer et qui font, en quelques heures, des ruines qu’il faut ensuite des années pour réparer : au mois d’août 1865, une terrible crue du Saint-Laurent inonda les deux rives du fleuve et causa de grands ravages à Montréal et aux Trois-Rivières, à Sorel et dans toute la campagne environnante. Dans les îles de Sorel on compta cinquante victimes, sans parler des bestiaux entraînés et noyés par les eaux. L’été précédent, un train de chemin de fer était précipité dans la rivière de Richelieu, et faisait 150 morts et un plus grand nombre de blessés. Enfin, dans l’automne de 1866, nouvelle catastrophe, cette fois par le feu. La ville de Québec, qui avait déjà été, en 1845, le théâtre d’un vaste incendie et qui, naguère encore (1881), a vu tout un de ses quartiers dévorés par les flammes, éprouvait, en 1866, un désastre semblable. L’incendie réduisit en cendres la moitié du faubourg Saint-Roch et tout le faubourg Saint-Sauveur. Plus de 2,000 maisons furent détruites, et près de 15,000 personnes se trouvèrent sans abri. Heureusement la charité publique se montra à la hauteur de ces catastrophes, et les Canadiens des deux races rivalisèrent de zèle et de générosité pour atténuer les désastres et les