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Au point de vue géographique, le Canada peut être considéré comme une seule et immense vallée formée par le majestueux Saint-Laurent et par les nombreux et eux-mêmes considérables affluents qui s’y déversent.

Cette vallée du Saint-Laurent, se rattachant, à l’ouest, à l’immense bassin des grands lacs, forme la plus vaste plaine, non-seulement de l’Amérique, mais du globe. M. de Humboldt en estime la superficie à 270,000 lieues carrées, étendue presque égale à celle de toute l’Europe.

La dépression du sol qui forme la vallée proprement dite du Saint-Laurent et qui contient les terres d’alluvion les plus riches, est accentuée au nord par les hauteurs qui forment la chaîne des Laurentides, dont le sommet le plus élevé, le mont Bior, ne dépasse pas 700 mètres. Au delà de cette chaîne s’étend tout un immense plateau, relativement aride, semé de lacs innombrables d’étendue variable, qui déversent leurs eaux, par les fissures des Laurentides, dans le Saint-Laurent ou dans ses affluents septentrionaux. Ce plateau n’est lui-même séparé de la baie d’Hudson et de l’Océan arctique que par de très médiocres soulèvements du sol qui rendent souvent indécise la ligne de partage des eaux.

À sa sortie du lac Ontario, le Saint-Laurent mesure déjà douze kilomètres de largeur. L’énorme fleuve se grossit encore de l’apport de plusieurs tributaires avant de déboucher dans l’Océan par cet estuaire de trente lieues de large qui ressemble à la mâchoire d’un re-


    reproduisons plus loin en appendice), et dans la livraison de février 1884, l’étude intitulée : La religion, l’instruction publique et les mœurs au Canada français.