quin géant s’ouvrant pour engloutir Terre-Neuve et les îles avoisinantes. Les principaux affluents de ce géant des fleuves sont : du côté nord (rive gauche), l’Outaouais, large rivière qui, sortie du lac Témiscamingue, reçoit elle-même le tribut de plusieurs rivières, presque toutes connues sous des noms français : la Bonne-Chère, la Rivière-du-Lièvre, le Rideau, le Gâtineau, la Rivière-Rouge, la Nation, etc. Au-dessous de Montréal, le Saint-Laurent reçoit encore, sur sa rive gauche : l’Assomption, le Saint-Maurice, dont le cours a plus de trois cents milles et qui reçoit les eaux de lacs nombreux ; le Batiscan, la Rivière-Sainte-Anne, le Jacques-Cartier, le Montmorency et enfin le Saguenay qui, depuis sa sortie du lac Saint-Jean jusqu’à sa jonction avec le Saint-Laurent, roule dans un lit tourmenté, évidemment creusé par quelque cataclysme de la voûte terrestre, une nappe d’eau d’un à deux kilomètres de largeur, entre d’énormes falaises à pic ; deux de ces falaises colossales, le « cap Trinité » et le « cap Éternité » mesurent l’une 1,700, l’autre 1,800 pieds de hauteur[1].
Du côté sud (rive droite), les affluents du Saint-Laurent sur terre canadienne sont : le Châteauguay, le Richelieu qui sort du lac Champlain et qui a ceci de particulier qu’il est plus large à sa naissance qu’à son débouché ; le Saint-François, le Nicolet, le Bécancour et la Chaudière ; nous passons sur quelques cours d’eau de moindre importance.
S’il n’offre nulle part la majesté écrasante des paysages de la Suisse ou la riante harmonie de tant de
- ↑ Voir Arthur Buies : Le Saguenay et la vallée du lac Saint-Jean, Montréal.